Espagne: lutte contre le feu dans un parc naturel des Canaries Article lu 17209 fois, depuis sa publication le 06/08/2012 à 19:35:55 (longueur : 3948 caractères)
Les flammes continuaient de menacer lundi le parc de Garajonay, aux Canaries, rare témoin des forêts subtropicales qui poussaient en Méditerranée il y a plusieurs dizaines de millions d’années, après avoir déjà dévoré 3.000 hectares sur l’île de La Gomera.
Le paysage raviné et très accidenté de l’île complique la tâche des pompiers qui luttent contre le feu depuis samedi.
L’inquiétude persistait lundi face aux ravages que l’incendie risque de provoquer dans le parc, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco et considéré par le gouvernement comme la seconde zone la plus riche en espèces menacées d’Espagne.
Déjà 9% de la surface du parc, soit 350 hectares, avaient été touchés lundi matin, selon le président de l’île, Casimiro Curbelo.
Armés de lances à eau, vêtus de leurs uniformes jaunes, des membres des brigades forestières luttaient notamment sur la zone du ravin d’Erque, l’un des deux points de l’île où les foyers sont les "plus actifs", avec le ravin de La Laja, selon le gouvernement régional.
"Les ravins opèrent comme de véritables cheminées quand le vent souffle et compliquent le contrôle des incendies", a expliqué le président de la région des Canaries, Paulino Rivero.
Le parc de Garajonay constitue une réserve d’une valeur rare, abritant des forêts d’espèces anciennes à peine dégradées par la présence humaine. 450 espèces végétales y ont été recensées, dont 81 endémiques dans l’archipel, 34 dans l’île et huit n’existant plus que dans le parc proprement dit.
L’île de la Gomera est également célèbre pour son langage sifflé, inscrit lui aussi au patrimoine immatériel de l’Unesco.
Un berger de l’île, Sebastian Vera Herrera, raconte qu’il surveillait ses chèvres dimanche soir quand le feu est arrivé. Beaucoup des animaux n’ont pas survécu tandis que le berger refusait d’obéir à l’ordre d’évacuation de la Garde civile, pour essayer de protéger ses bêtes.
"Je les ai conduites jusqu’à la ferme, dans le hameau de Magaña. Beaucoup de bêtes ont brûlé. J’ai réussi aussi à en sauver beaucoup, environ 300, parce que je suis resté, parce que la Garde civile a essayé de me faire partir et que j’ai refusé", raconte le berger.
A 58 ans, il a toujours vécu à La Gomera, "mais un incendie comme celui-là, je n’en ai jamais vu, quelque chose comme cela, d’aussi grand, c’est la première fois". Dimanche soir, poursuit-il, à Magaña, "des maisons qui avaient
200 ans ont entièrement brûlé".
Le feu a détruit des transmetteurs, ce qui a interrompu les communications par téléphones portables. Plusieurs hameaux se sont également retrouvés sans électricité lundi.
Jusqu’à la mi-journée, lundi, une épaisse brume avait empêché de décoller les deux hydravions envoyés par le gouvernement espagnol pour prêter renfort à cinq hélicoptères.
Mais la situation a semblé s’améliorer en début d’après-midi:
Les 600 personnes évacuées de leurs maisons avaient reçu l’autorisation d’y retourner. La baisse des températures ainsi que l’augmentation de l’humidité "facilitaient les travaux d’extinction" de cet incendie, ainsi que de celui qui a brûlé environ 1.000 hectares depuis samedi sur l’île voisine de La Palma, selon les autorités locales.
A La Gomera, les autorités pensent que l’incendie a une origine criminelle "car il a commencé en trois points distincts et il aurait été pratiquement impossible qu’un même accident puisse déclencher l’incendie avec une telle virulence", a affirmé Paulino Rivero.
Le risque d’incendie est très élevé cet été en Espagne, où les sols sont desséchés après un hiver sans pluie, le plus sec depuis environ 70 ans.
Le 22 juillet, un incendie très violent avait éclaté dans le nord-est du pays, à la frontière avec la France, et, poussé par un vent très fort, avait dévasté plus de 13.000 hectares de végétation en Catalogne espagnole. Quatre personnes avaient été tuées.
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LA GOMERA (Espagne), 06 août 2012 (AFP) - Par Désirée MARTIN
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