C'était l'objet de la conférence internationale qui a réuni à Cancun, les 2 et 3 juillet au Mexique, des organismes internationaux et les ministres de la santé d'une cinquantaine de pays.

Évoquons d'abord une certitude apparue lors de cette conférence qui n'était pas destinée à prendre des décisions :
« Le monde va être confronté dans les mois qui viennent à des arbitrages difficiles pour la répartition des vaccins contre la grippe A H1N1, dont la production sera insuffisante face à la progression de la pandémie ».

La directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan, a rappelé que la capacité de fournir des vaccins dépend de questions scientifiques non résolues, car on ignore encore s'il faudra administrer une ou deux doses, ce qui doublerait, le cas échéant les besoins.

Or, actuellement, la capacité de production des principaux laboratoires serait de l'ordre de 95 millions de doses par semaine, dans les conditions les plus favorables.

La question se pose aussi à propos des réserves formulées au sujet s de risques présentés par un composant chimique possible qui, si elles étaient levées, permettrait de multiplier la capacité de production par deux ou par trois.

Face à cette réalité, les participants à la conférence ont demandé que les nations les plus pauvres ne soient pas oubliées, bien que sachant que les pays riches ont déjà passé leurs commandes aux laboratoires capables de produire les vaccins, au point d'avoir acheté par anticipation 90% des vaccins dont la production est prévue.

Cependant„ lors d'une réunion à huis clos avec les ministres de la santé, la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, a exhorté les pays riches à ne pas accaparer les vaccins.

Elle doit rencontrer incessamment à Genève, en compagnie du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon, le président de la Banque mondiale et d'autres bailleurs de fonds pour le financement d'achats de vaccins destinés aux pays les plus démunis.

Les pays en voie de développement ont besoin d'environ 1 milliard de dollars d’ici la fin de l'année pour faire face à la pandémie qui s'annonce et non pas seulement pour l'achat de vaccins.

Cependant, il est difficile de prédire le proche avenir, car la pandémie qui se montre pour le moment relativement peu grave dans les pays riches, pourrait avoir un effet dévastateur dans le monde en développement.

Cette incertitude est illustrée par les propos de la directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé qui affirme :
« Nous avons aujourd'hui plus d'incertitude que de certitudes concernant l'évolution du virus, son comportement, son potentiel de mutation et de combinaison avec d'autres virus », en appelant « à faire preuve d'humilité face à ce virus qui peut encore réserver des surprises. »