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Les retraités agricoles sont plus touchés par les ALD que l'ensemble de la population Article lu 21602 fois, depuis sa publication le 11/01/2012 à 15:02:22 (longueur : 4340 caractères)
Lancée en 2007 auprès de 1.000 retraités agricoles, l'étude épidémiologique AMI (Initiée par AGRICA en association avec la MSA et l'IFR de Santé Publique), est un programme unique de recherche multidisciplinaire mené sur le vieillissement et la dépendance en milieu rural et agricole. Elle est conduite par le Professeur Dartigues neurologue et spécialiste en santé publique à l'Université Bordeaux Segalen, Centre de Recherche Inserm U897.
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L'étude met l'accent sur le vieillissement cérébral (maladie d'Alzheimer), fonctionnel (fragilité et dépendance) et l'identification des spécificités et inégalités de santé entre le milieu rural et le milieu urbain.
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Il ressort de cette étude que plus de la moitié des retraités agricoles sont atteints d'une affection de longue durée ALD).
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36,5% des participants souffrent notamment d'affection cardiovasculaire telle que : hypertension artérielle sévère, accident vasculaire cérébral, artériopathie chronique, insuffisance cardiaque ou maladie coronarienne.
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Les deux autres ALD les plus fréquentes sont : les cancers (11,1%) et le diabète (10,1%).
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Par rapport aux données du régime général, les retraités agricoles sont plus fréquemment déclarés en ALD, et sont davantage touchés par les affections cardiovasculaires, notamment l'insuffisance cardiaque (2 fois plus touchés), par contre - comme observé dans l'étude AGRICAN - ils seraient moins fréquemment déclarés en ALD cancer.
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Une étude réalisé spécifiquement sur une population rurale âgée issue du monde agricole en France montre que près de 9% des participants peuvent être considérés comme fragiles, contre 7% dans l'étude française des 3Cités menée sur une population exclusivement urbaine.
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L'écart de 2% peut s'expliquer en partie par l'âge moyen plus élevé des participants de l'étude AMI.
D'autres facteurs associés à la fragilité ont également été détectés : l'hypertension artérielle, les difficultés respiratoires, la dépression, la démence ou encore l'isolement social et le niveau de satisfaction de la vie.
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Toutefois, seulement, 3,5% des retraités agricoles suivis dans l'étude AMI vivent en institution (EHPAD). Ce faible taux se vérifie particulièrement pour les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer et troubles apparentés : parmi elles 15,7% vivent en institution contre 40% des malades dans la cohorte Paquid (population globale des 75 ans et plus).
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En milieu rural, la prise en charge de la perte d'autonomie s'organise davantage autour du domicile ou dans le cadre d'autres formes d'hébergement : famille d'accueil, foyer logement… Le milieu agricole avec notamment ses traditions de solidarité familiale et de voisinage s'adapte beaucoup mieux, semble-t-il, au vieillissement, à la dépendance et aux autres troubles liés à la maladie d'Alzheimer et syndromes apparentés.
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Par ailleurs, l'étude AMI confirme qu'un retraité agricole a deux fois plus de risque d'être atteint de troubles neuro-dégénératifs de type Alzheimer s'il n'a pas obtenu son certificat d'études primaires (16,6% contre 8,3%) et trois fois plus de présenter de multiples pathologies ou déficiences (48% contre 15%).
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Un faible niveau d'études peut en effet être un indicateur indirect des conditions de vie et de travail, de la sensibilité aux messages de prévention, des difficultés financières d'accès aux soins notamment spécialisés (lunetteries, soins dentaires, prothèses auditives…).
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Les personnes ayant un moindre niveau d'études ont également deux fois plus de risques de souffrir d'une affection longue durée, notamment l'hypertension artérielle, l'insuffisance cardiaque, le cancer et le diabète.
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Enfin, l'Etude AMI contribue aussi à enrichir la recherche et la prévention des troubles neuro-dégénératifs.
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Dans le cadre d'AMI, les chercheurs apportent leur concours à l'étude des marqueurs génétiques en cause dans l'apparition des troubles neuro-dégénératifs. Selon les tous premiers résultats, la population des participants d'AMI semble présenter des spécificités génétiques, notamment concernant les gènes en lien avec la maladie d'Alzheimer.
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En effet, le gène majeur de la maladie n'est pas retrouvé (ApoE4), alors que des gènes mineurs le sont (comme BIN1). Ces travaux sont actuellement en phase de réplication à l'institut Pasteur de Lille pour confirmation.
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