Eiffage se voit en moteur de la métamorphose francilienne Article lu 22207 fois, depuis sa publication le 13/03/2023 à 08:15:42 (longueur : 11050 caractères)
Le 2 novembre dernier était installé un tout nouveau pont reliant Saint-Denis à l'Ile homonyme. Une nouvelle étape, dans les mutations de la métropole en matière de mobilité, comme dans la préparation des JO2024 en termes d'infrastructure, franchie avec le groupe Eiffage, partenaire de longue date de Paris et de l'Ile-de-France.
Le nouvel ouvrage d'art, dont la réalisation a mis à contribution le meilleur des compétences du prestataire, est également symbolique des transformations du «cadre de vie des riverains», «des modes de déplacement doux» et de la réappropriation «des territoires par les habitants», comme l'a rappelé Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis.
De fait, Paris et l'Ile-de-France sont en pleine métamorphose : nouveau métro, nouveaux grands chantiers urbains et périurbains … Des projets d'envergure qui nécessitent pour les donneurs d'ordre de s'entourer des meilleures compétences techniques, mais aussi d'acteurs ayant bien compris les attentes sociétales des Franciliens. Parmi ceux-ci, le groupe français Eiffage, partenaire de longue date et très présent dans les transformations urbaines de la région.
Des compétences techniques au service de chantiers majeurs
Fort de sa notoriété de « major », Eiffage fait partie depuis longtemps des principaux acteurs de la transformation de Paris. Parmi les réalisations anciennes, on peut citer l'emblématique Palais omnisports de Paris-Bercy (1984), ou encore la Pyramide du Louvre (1989), construite à l'époque par Eiffage Construction Métallique, sans omettre bien sûr la tour éponyme de son génial créateur, Gustave Eiffel.
Plus récemment, c'est à la Défense que le groupe a réalisé plusieurs prouesses techniques, comme la Tour ERIA, inaugurée en février 2021. Celle-ci a été construite à l'aide de la technique du «top & down», qui consiste à réaliser simultanément l'infrastructure et la superstructure d'un même bâtiment, comme s'ils étaient deux chantiers séparés. Le procédé est complexe à mettre en oeuvre et il est donc rare dans le génie civil, mais il a permis de compresser les temps de réalisation.
Du côté du nord de Paris, comme nous l'évoquions plus haut, Eiffage a récemment réalisé cette passerelle dernier cri enjambant la Seine pour faciliter l'accès à l'Ile-Saint-Denis. L'installation a demandé une précision extrême : fabriqué à Gennevilliers, le pont a été transporté sur barge par la Seine jusqu'à son emplacement prévu, où il a été posé sur des appuis, puisqu'il ne dispose d'aucun pilier central dans la Seine. «Ce qui était complexe était d'opérer la rotation sur la Seine, de faire en sorte qu'elle accoste de l'autre côté», détaille Stéphan Eveillard, directeur des ouvrages d'art et du génie civil chez Eiffage.
Mais le chantier de tous les défis reste, pour tous les acteurs du BTP sélectionnés, celui du Grand Paris Express (GPE), avec 4 nouvelles lignes, 68 nouvelles gares, 200 km de tunnels … Une envergure et une complexité qui impliquent toutes les disciplines du métier. Ce projet multiple concerne Eiffage au premier chef puisque le GPE représente 50 % des activités de génie civil du groupe dans la région.
Les équipes d'Eiffage sont notamment chargées de la construction du lot 1 de la ligne 16, le plus important attribué à ce jour, et qui doit être livré avant les JO 2024. Pour rester dans les temps, la Société du Grand Paris (SGP) a d'ailleurs décidé d'associer génie civil et systèmes dans l'appel d'offres. «Compte tenu de l'enjeu particulier de ce planning, il nous est apparu que cette solution permettrait de simplifier les interfaces en tunnel entre les travaux de génie civil et les travaux de systèmes», explique Alain Truphémus, responsable du lot 16-1 à la SGP. Dans le détail, ces travaux comprennent le creusement de 19 km de tunnels à l'aide de 6 tunneliers, la construction de 16 ouvrages annexes, la pose des voies ferrées, de caténaires et des passerelles le long des voies. La réalisation de quatre gares est également prévue. Le creusement des premières sections des tunnels étant fini depuis juin dernier, les équipes d'Eiffage Rail ont pu commencer les travaux relatifs aux systèmes ferroviaires dans la gare de Saint-Denis-Pleyel, qui reliera les lignes 14, 15, 16, 17 et le RER D. Malgré les défis humains et techniques rencontrés par Eiffage et ses partenaires sur ce lot -; les travaux se déroulent à 50 mètres de profondeur -, la livraison est toujours prévue pour les Jeux Olympiques de 2024.
Des réponses aux enjeux sociétaux de notre époque
Mais la performance technique n'est plus le principal critère de différenciation des entreprises de BTP. Les donneurs d'ordre, reflet d'une société de plus en plus exigeante à cet égard, mettent haut la barre des attentes environnementales, poussant les capacités d'innovation des prestataires. Et c'est particulièrement vrai dans la capitale, qui veut donner le la à toute la France en la matière.
Ainsi, avant de prendre ses fonctions en 2021, Jean-François Monteils, actuel président de la SGP, rappelait que cet organisme en charge du GPE « s'est fixé pour objectif de valoriser 70 % des déchets», reconnaissant également le caractère ambitieux de ce défi. Une réalité à laquelle Eiffage a été confrontée dans une proportion hors norme, en particulier avec les 4500 tonnes de déblais extraits quotidiennement des entrailles de la ligne 16. Pour assurer le tri des matériaux, étape indispensable de leur réemploi, Eiffage, en partenariat avec le CEA, a inventé un nouvel outil d'analyse, plus efficace que ceux à disposition, trop lents pour un chantier de cette envergure. La technologie mise au point, nommée Carasol, permet d'examiner la composition des déblais en 2 heures seulement, limitant le stockage et ses nuisances, optimisant le tri, et réduisant les émissions de gaz à effet de serre du chantier.
Réduire l'empreinte carbone est évidemment une autre dimension des attentes franciliennes, d'autant plus que la capitale a pris du retard en la matière. Dans le BTP, cet effort concerne notamment le béton, ingrédient incontournable de tout chantier. En partenariat avec l'entreprise française Hoffmann Green, Eiffage a ainsi mis à l'épreuve des formules de béton moins carboné pour la construction des Ateliers GaIté, à Montparnasse. Eiffage Construction avait effectivement décidé en 2018 de faire de la zone bureaux des Ateliers un « chantier-pilote » pour l'expérimentation du béton décarboné. Une expérience réussie pour le groupe : l'utilisation du béton en question a permis de diviser par 5 les émissions de CO2 du chantier. Une approche qui a depuis pris de l'ampleur dans le cadre du GPE, où les voussoirs, composant de base des anneaux constituant les tunnels, sont désormais préfabriqués en béton fibré, une formule qui permet d'économiser 50 % d'acier dans leur fabrication, diminuant d'autant le coût carbone de la production.
La synergie des compétences pour relever les défis de la décennie
Répondre à la diversité des défis techniques que présente la très grande variété des chantiers parisiens nécessite le croisement des compétences, dès la conception et à chaque étape de la réalisation. Pour les entreprises de BTP, cette approche interdisciplinaire implique la coopération de toutes les spécialités, qu'elles existent entre les filiales d'un même groupe, ou par la constitution de groupement temporaire d'entreprises complémentaires.
A Paris, Eiffage s'est associé à TSO et Razel-Bec pour le lot 16-1 du GPE. Tandis qu'Eiffage Génie Civil s'est occupé du génie civil, du creusement et de la construction des tunnels et de l'infrastructure des gares, Eiffage Rail, TSO et Razel-Bec ont collaboré pour l'installation des voies et des caténaires.
Eiffage travaille tout aussi bien « seul « avec toutes ses filiales, comme il l'a démontré pour la passerelle de l'Ile-Saint-Denis, réalisée grâce à une coopération entre pas moins de sept entreprises du groupe : Eiffage Génie Civil, Eiffage Métal, ETFM, Eiffage Fondations, Aevia, AER et Eiffage énergie Systèmes. «L'ensemble du couteau suisse d'Eiffage est déployé sur ce type d'appels d'offres», commente BenoIt Maureau, directeur chez Eiffage Génie Civil. Dans ces cas de figure, le plus important reste néanmoins «d'assurer au maItre d'ouvrage de n'avoir qu'un seul interlocuteur avec lequel dialoguer. Charge à cette « tête d'affiche » d'assurer la coordination de l'ensemble des intervenants». Une réalité d'autant plus essentielle, que ce soit seul ou en groupement, pour les marchés en conception-réalisation, où ingénierie et travaux sont délégués conjointement, et dans une métropole aussi dense que Paris, avec ses nombreuses parties prenantes qui doivent toutes être représentées pour éviter la cacophonie.
Cette coordination efficace entre tous les intervenants et le dialogue fluide avec le client et les partenaires auront certainement leur importance pour les derniers lots de la ligne 15 du GPE, passés en conception-réalisation-marchés pour lesquels Eiffage est déjà en compétition avec ses principaux concurrents.
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