Gérer les risques dans les fusions-acquisitions
Pr Jean-Paul Louisot Article lu 2173 fois, depuis sa publication le 17/04/2025 à 14:25:18 (longueur : 5784 caractères)
« Les fusions sont comme des mariages. Elles rassemblent deux personnes. Si vous n'épouseriez pas quelqu'un pour les ‘efficiences opérationnelles' qu'il offre dans la gestion d'un ménage, alors pourquoi combiner deux entreprises avec des cultures et des identités uniques pour cette raison ? » (Simon Sinek)
Le paysage des fusions et acquisitions en 2024 a connu une résurgence après une période d'incertitude en particulier sur le plan réglementaire. Les entreprises de divers secteurs, de l'énergie aux télécommunications, se sont tournées de plus en plus vers les fusions et acquisitions pour rester compétitives dans un marché dynamique. Les ententes prévues pour 2025 et les grandes fusions de 2024 démontrent comment les industries se consolident et s'adaptent aux demandes du marché, les entreprises d'investissement, les progrès technologiques et les cadres réglementaires jouant tous des rôles clés dans la formation de ce paysage.
Les spécialistes, malgré les remous venus des Etats-Unis, envisageaient encore fin mars qu'à mesure que le marché se réchauffait, les entreprises envisageant de s'engager dans des fusions et acquisitions devraient rester proactives, en gardant une longueur d'avance grâce à des outils comme les plateformes M&A Platform, qui rationalisent tout le cycle de vie des fusions et acquisitions et assure le succès de l'intégration après fusion.
Alors que l'activité des fusions et acquisitions (M&A) reprenait de la vigueur après une période d'incertitude causée par les tensions géopolitiques, la volatilité économique et les effets persistants de la pandémie mondiale, il reste à savoir ce que le renversement de la table par le Président Trump début avril aura comme impact après que les bourses aient dévissé. En effet, avec le retour des entreprises de secteurs comme la santé, la technologie et les services financiers au jeu de l'accord, 2025 promettait d'être une année remplie de transactions M&A importantes mais qu'en sera-t-il après le poisson d'avril du bureau ovale ?
Certaines entreprises utilisent les fusions et acquisitions comme stratégie pour acquérir de meilleures technologies. En fait, 64 % des sociétés de capital-investissement ont déclaré que l'acquisition d'autres entreprises faisait partie de leur stratégie pour mettre en œuvre l'intelligence artificielle. En effet, l'intelligence artificielle (IA) et d'autres technologies intelligentes peuvent également aider dans le processus de fusions et acquisitions. Environ 42% des parties de M&A déclarent utiliser l'IA générative pour soutenir le processus de négociation.
Alors que le monde est au bord du précipice engendré par les décisions du gouvernement américain, le paysage des fusions et acquisitions (M&A) va subir d'importantes transformations entraînées par une confluence de facteurs économiques, technologiques et géopolitiques qu'i lest encore prématuré d'essayer d'imaginer. L'arène des fusions et acquisitions, un tissu en constante évolution de la stratégie d'entreprise, s'apprête à ouvrir un tout nouveau chapitre, celui qui reflète les complexités d'un monde agité par une nouvelle mondialisation.
À mesure que l'activité des fusions et acquisitions s'intensifie, les organismes de réglementation se mettent également à examiner la situation. Les gouvernements du monde entier sont de plus en plus vigilants quant aux comportements monopolistiques potentiels et aux pratiques anticoncurrentielles. Pour la fin de la décennie, on doit envisager un environnement réglementaire plus strict, particulièrement dans les marchés clés tels que les États-Unis et l'Union européenne.
Les lois antitrust et la conformité devraient jouer un rôle essentiel dans l'élaboration des stratégies de fusions-acquisitions. Les sociétés devront faire preuve d'une diligence raisonnable pour s'assurer que les fusions proposées ne vont pas à l'encontre des réglementations impliquées dans la transaction. Cette surveillance accrue pourrait entraîner des périodes de négociation plus longues et une augmentation des coûts, car les entreprises doivent composer avec la complexité d'obtenir des approbations réglementaires, sans compter sur les problématiques d'évaluation avec des bourses chahutées…
Alors que l'on peut penser que le monde va entrer dans une période de récession, c'est toujours un moment particulièrement propice pour les fusions et acquisitions (M&A); par exemple, l'activité des transactions en 2022 a été en baisse par rapport à 2021 mais est relativement stable par rapport aux périodes précédentes. Dans ce cycle, les transactions prennent plus de temps à exécuter en raison du contrôle réglementaire accru. De plus, contrairement à la crise financière mondiale de 2008/2010, le système bancaire est bien capitalisé et résilient, et les capitaux privés ainsi que les entreprises sont assis sur des quantités importantes de poudre sèche.
Le rôle du conseil d'administration dans la gestion de la volatilité actuelle demeure essentiel. Lorsqu'elles sont confrontées à un ralentissement économique et à une récession potentielle à long terme à l'échelle mondiale, les entreprises peuvent se retrouver sur l'une des trois voies suivantes : croître, survivre ou mourir. Le conseil d'administration doit exercer une surveillance stratégique active et évaluer les transactions potentielles comme occasions d'achat ou de vente.
Les entreprises qui se développent dans un contexte de volatilité sont déjà en position de force et ont accès à des capitaux. Le conseil d'administration et la direction sont dans une position favorable pour …
|
Sommaires
de RiskAssur-hebdo
Pour vous abonner
au magazine RiskAssur-hebdo
cliquez ICI
17/04/2025 à 10:35:13 Numéro 835 de RiskAssur-hebdo du vendredi 18 avril 2025 Edito
- Recommandations pour la rénovation énergétique des bâtiments (Erik Kauf)
Etude
- Gérer les risques dans les fusions-acquisitions (Pr Jean-Paul Louisot)
Commentaire
- Trump relance la guerre commerciale : l'Europe dans le viseur (Erik... 10/04/2025 à 10:51:58Numéro 834 de RiskAssur-hebdo du vendredi 11 avril 2025 Edito
- Réarmement mondial : les PME françaises en première ligne (Erik Kauf)
Commentaire
- Covid long : une maladie persistante encore mal comprise (Erik Kauf)
Tribunes
- La violence politique : une nouvelle normalité pour les entreprises ?...
|
Plus
de titres
A la une
869 lectures - publié le, 18/04/2025 à 07:28:49
752 lectures - publié le, 18/04/2025 à 07:18:35
1600 lectures - publié le, 18/04/2025 à 07:14:55
1203 lectures - publié le, 17/04/2025 à 14:42:25
2173 lectures - publié le, 17/04/2025 à 14:25:18
|
|
|