Définir l'appétence et la tolérance au risque (Pr Jean-Paul Louisot)

indispensables pour le déploiement d'une gestion globale & intégrée des risques

« Quand on prend des risques et qu'ils conduisent au succès, ils permettent de libérer des capacités inconnues auparavant » (Tom Soderstrom)

Dans le contexte d'incertitude macroéconomique, géopolitique et financier auquel sont confrontés les organismes, il est de la plus haute importance de faire des arbitrages éclairés entre risques-et rendement éclairés.

Les organismes ont des attitudes différentes en ce qui concerne la valeur. En fait, la problématique est d'optimiser la prise de risques en articulant l'appétence pour le risque pour faire face à un monde complexe et volatil en respectant les règles de conformité qui s'imposent en fonction du secteur et du pays ; c'est-à-dire en application des codes de gouvernance applicables t en répondant aux attentes des parties prenantes.

Les événements sanitaires et politiques qui se sont entrechoqués depuis le début de la décennie ont introduit un niveau d'incertitude sans précédent depuis le milieu du siècle dernier qui impose aux organismes de réévaluer leurs plans de croissance, les rendements espérés et l'appétence pour le risque. C'est pourquoi aucun organisme ne peut se permettre de rester dans une position attentiste à face à l'incertitude et à la volatilité accrues actuelles. Il s'agit donc de définir un chemin pour développer des processus d'appétence pour le risque significatifs et réalisables, et démontre l'urgence d'agir dans le contexte géopolitique actuel.

Prendre des risques est une composante incontournable de toute prise de décisions quel que soit le domaine d'activité d'un organisme. La plupart des entreprises s'efforcent de manière proactive de réduire les menaces et de minimiser leur impact potentiel en mettant en place une gestion globale et intégrée des risques. Il est vrai que certains risques sont nécessaires et contribuer à la performance globale de l'organisme, c'est le volet opportunité, mais d'autres peuvent entraîner des impacts négatifs tels que des accidents, une exposition juridique potentielle, une incertitude financière, des erreurs opérationnelles, ce sont les menaces. Bien que tous les risques ne soient pas évitables, les organismes ont le contrôle de l'ampleur et de la portée des risques qu'elles prennent, qu'ils soient choisis ou subis.

L'appétence pour le risque est souvent considérée comme un sujet complexe et ésotérique, même s'il s'agit d'un élément important de la prise de décisions d'entreprise, qu'il soit considéré implicitement ou explicitement. Les entreprises sont des collectifs et, en général, n'ont pas de décideurs uniques. Par conséquent, la nécessité d'une articulation explicite de l'appétence pour le risque devient vitale pour garantir que les compromis risque-rendement individuels sont cohérents, contribuent aux objectifs globaux des organisations et ne créent pas de concentrations de risque inattendues ou indésirables.

Pour indiquer les limites que l'organisme s'impose sur la prise de risques, l'appétence pour le risque doit être couplée avec la tolérance au risque qui sont deux concepts complémentaires mais trop souvent utilisés de façon interchangeable, ce qui crée de la confusion et de l'incompréhension. L'Institut des Auditeurs Internes (IIA) dispose que l'appétence pour le risque et la tolérance au risque fixent des limites quant au niveau de risque qu'une entité est prête à accepter, mais il existe une différence marquée entre l'appétence pour le risque et la tolérance au risque.

« Bien souvent, les …

Lire la suite de l'étude de Pr Louisot dans le numéro 791 du magazine RiskAssur-hebdo, cliquez ICI