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Sénégal: des familles espèrent un procès neuf ans après le naufrage du Joola Article lu 11564 fois, depuis sa publication le 26/09/2011 à 14:26:30 (longueur : 4189 caractères)
Les familles de victimes du naufrage du ferry sénégalais Le Joola, qui a officiellement fait 1.863 morts il y a neuf ans, se sont recueillies lundi au Sénégal, avec l’espoir d’un prochain procès en France où une instruction a été ouverte sur le dossier en 2003.
Le Joola a chaviré de nuit, le 26 septembre 2002, au large de la Gambie, alors qu’il reliait Ziguinchor, en Casamance (sud du Sénégal) à Dakar. Il y a eu 64 rescapés.
Des cérémonies symboliques ont été organisées dans des cimetières à Mbao, près de Dakar, Kantène, près de Ziguinchor et Kabadio (sud), ainsi qu’à Bassori, en Gambie, où sont inhumés des naufragés.
Prières, projection de film, marche silencieuse et dépôt de gerbes de fleurs ont bouclé le programme de la commémoration entamée vendredi et marquée par diverses manifestations.
Beaucoup de parents de disparus réclament régulièrement "vérité et justice"
depuis que la justice sénégalaise a classé sans suite le dossier du Joola en 2003, arguant que le commandant du ferry, seul maître à bord et, selon elle, principal responsable du drame, avait péri dans l’accident.
Ils ont repris espoir lorsque qu’Alain Verschatse, président de l’Association des familles des victimes du Joola en France (AFV-Joola), a annoncé la fin prochaine de l’instruction ouverte le 1er avril 2003 au tribunal d’Evry en région parisienne, susceptible de déboucher sur un procès.
L’instruction "a été très bien menée. (…) On en arrive aujourd’hui à la fin, on devrait aller prochainement vers un procès", a déclaré samedi M.
Verschatse, dont l’association regroupe les familles de 22 victimes françaises qui ont saisi la justice en France après le classement sans suite du dossier au Sénégal.
"On est rassuré sur le fait qu’aujourd’hui (…) le juge émettra une ordonnance de renvoi qui terminera l’instruction. Et nous devrions aller en correctionnelle et obtenir un procès", a-t-il ajouté.
En 2008, le juge d’instruction français a lancé neuf mandats d’arrêts internationaux contre de hauts responsables sénégalais en poste au moment du naufrage pour "homicides involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité et défaut d’assistance à personnes en péril".
Les mandats visant Mme Mame Madior Boye, ex-Premier ministre, et Youba Sambou, ex-ministre des Forces armées, ont été annulés en 2009, annulation confirmée en janvier 2010 par la Cour de cassation au motif qu’ils bénéficiaient d’une immunité liée à leurs fonctions.
Sept responsables civils et militaires sénégalais sont encore visés par des mandats d’arrêt. L’un d’eux a été arrêté en octobre 2010 à Paris puis, selon une source sénégalaise, placé sous contrôle judiciaire.
Les familles des victimes ont une fois encore réclamé le respect des engagements ou promesses des autorités: renflouement de l’épave du bateau et construction d’un mémorial-musée, prise en charge des orphelins censés être depuis 2002 "pupilles de la Nation".
Sur ce point, selon Boubacar Ba, président d’une association sénégalaise de victimes, quelque 1.900 orphelins sont concernés par ce statut même si certains sont, depuis, devenus majeurs.
"A part l’indemnisation, aucune promesse n’a été respectée" pour les familles des victimes, a déploré Nassardine Aïdara, responsable d’une autre association sénégalaise. Au Sénégal, la majeure partie des familles ont accepté 10 millions de FCFA (15.244 euros) proposés par l’Etat par victime, d’autres ont refusé "jusqu’à ce que justice soient faite".
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DAKAR, 26 sept 2011 (AFP) - Par Horaci GARCIA MARTI
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