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La fin de l'énergie électrique d'origine nucléaire bon marché a sonné Article lu 22265 fois, depuis sa publication le 07/02/2014 à 07:41:34 (longueur : 3976 caractères)
La production d'énergie électrique en France est dominée par le nucléaire depuis les années 1980, avec 58 réacteurs en activité, répartis entre 19 sites et un réacteur de nouvelle génération, un EPR, en construction à Flamanville.
L'exploitation de l'industrie nucléaire française est confiée par l'Etat, à Electricité de France, EDF, exercée sous le contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire, l'ASN.
Le nucléaire couvre encore 75 % de la production d'électricité en France, cependant ce pourcentage baissera mécaniquement du fait du développement des énergies renouvelables, soutenu par la volonté publique.
Le seul arrêt actuellement prévu, toujours pour des raisons politiques, est annoncé pour 2016. Il concerne les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim en Alsace, dont l'ASN, sous conditions de travaux, vient de prolonger la durée de fonctionnement à 10 ans.
On ne peut pas dire, avec certitude, que ce délai sera tenu, notamment à cause des charges financières qui vont en découler.
Le coût du nucléaire n'a jamais pu être chiffré avec précision, à cause des incertitudes qui pèsent sur la durée de vie des réacteurs, la condition de leur mise à l'arrêt, de démantèlement et le stockage des déchets radioactifs.
Le montant des amortissements a été surestimé, en tablant sur une durée de vie des réacteurs de 30 ans seulement, alors que l'on est maintenant à 40 ans, avec en perspective une prolongation à 50 ans, voire à 60 ans pour certaines installations, mais au prix d'importants travaux.
Sur ce type d'installation, tout matériel peut se remplacer, honnis les cuves si elles se fissurent.
La grande inconnue reste, faute d'antécédents, le coût du démantèlement des installations en fin de vie, et celui du stockage des comestibles et des matériaux radioactifs.
On peut y voir une chance pour la France, avec la création de nombreux emplois, à la clé, car elle sera bien placée dans ce domaine, grâce à quelques réacteurs anciens déjà en cours de démantèlement, ce qui permet de développer une filaire industrielle inédite, avec des débouchés garantis pour des décennies.
Finalement, le vrai coût du nucléaire n'est pas le seul coût de la construction d'un réacteur et les frais de fonctionnement, mais ce qu'il faut dépenser pour le neutraliser en fin de vie.
C'est dans ce contexte que l'Assemblée nationale a voté en fin d'année, la création d'une commission d'enquête, pour connaître le coût de la filaire nucléaire.
Tout industriel privé dans le cas de l'exploitation d'une installation non traditionnel, agissant en bon père de famille, doit incorporer dans les charges d'exploitation le coût de sa « déconstruction » à provisionner et à intégrer dans le prix de vente de ses produits, de manière à retrouver, le moment venu, le capital investi.
La création de la commission d'enquête sur le coût du nucléaire a été proposée à l'Assemblée nationale, pour préparer le débat sur le projet de loi de transition énergétique, qui doit être adopté avant la fin de l'année.
La demande est motivée par les incertitudes qui pèsent sur le coût de la filière nucléaire en y intégrant le coût prévisible du démantèlement et de la gestion des déchets, que l'on devrait retrouver dans le prix de l'électricité, facturé par EDF.
Aucun député n'a voté contre la création de cette commission d'enquête qui aura à connaître, dans le cadre de sa mission, de la durée, actuellement des réacteurs et des divers aspects économiques et financiers qui en découlent.
Tout ce que l'on pourra dire est que le mythe d'un nucléaire bon marché est compromis, si jamais il a existé.
Il est hautement probable qu'au moment de la construction des centrales actuellement en service, les promoteurs ont renvoyé à plus tard les problèmes techniques et financiers de leur démolition.
Le moment est venu de les prendre en compte pour les provisionner, le plus près possible de la réalité.
L'heure de la vérité des coûts et des prix doit sonner.
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