Dirigeants en Europe : les femmes gagnent 22% de moins que les hommes

Selon une étude de Mercer basée sur les rémunérations de 264 000 Cadres Supérieurs et Dirigeants, dans 5 321 entreprises et dans 41 pays européens : les femmes Dirigeants gagnent 22% de moins que leurs pairs masculins en moyenne en Europe (notons, qu'en France, les femmes Dirigeants gagnent 14% de moins) en se basant le salaire de base.
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Ainsi, Mercer fait remarquer que cet écart s'accroît si l'on tient compte des autres éléments de rémunération variable, tels que les bonus.
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Selon Romain Bureau, Senior Partner en charge de l'activité de conseil en Capital Humain de Mercer France, « La discrimination salariale du fait du genre est rarement la cause principale des écarts de salaire entre les hommes et les femmes, car il existe de nombreux facteurs explicatifs autres que le genre qui entrent en jeu, comme le montre notre étude sur l'égalité salariale hommes / femmes de 2011 « Sisyphe et la quête du Graal ? ». Les études menées pour nos clients français montrent que la nature des fonctions, l'ancienneté ou l'expérience expliquent davantage que le sexe les écarts salariaux. Les femmes, plus que les hommes, ont une probabilité plus élevée de mettre temporairement leur activité professionnelle entre parenthèses, le plus souvent en raison de leurs responsabilités familiales. Beaucoup de femmes doivent travailler à temps partiel pour répondre à la fois aux besoins financiers, et aux besoins familiaux. Cependant, le travail à temps partiel a un impact significatif sur la représentation des femmes dans les fonctions de Direction, et également sur le pouvoir d'achat des femmes. Une femme sera peut être moins payée que ses équivalents masculins car les 5 ans qu'elle n'a pas passé à gravir les échelons de l'entreprise, représentent aux yeux de son employeur, 5 ans d'expérience professionnelle en moins ».
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Mais il existe un autre élément expliquant cet écart, ce que Mercer nomme « la ségrégation des métiers ». Effectivement, des fonctions supports, comme la Communication ou les Ressources Humaines, sont davantage occupées par des femmes que par des hommes. Or, ces fonctions sont souvent moins bien rémunérées que les autres, car elles sont perçues comme moins stratégiques pour l'entreprise que les activités principales comme la Vente.
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De toute manière, les femmes occupent moins de fonctions importantes que les hommes en entreprise. Mercer indique, qu'en Europe, seulement 29% des Cadres Supérieurs et Dirigeants sont des femmes.
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En Europe de l'Ouest, l'Allemagne arrive en tête des disparité Hommes / Femmes avec 22%, suivi par l'Autriche (-20%), la Suède (-19%), l'Espagne et la Grèce (- 18%), la France et les Pays-Bas (-14%), le Danemark (-12%), l'Irlande (-10%), l'Italie, la Finlande, le Royaume Uni et le Portugal (-9%), la Norvège (-8%), la Suisse (-7%) et la Belgique (-6%).
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En Europe Centrale et Orientale, la situation est différente, ainsi, en Bulgarie, les femmes perçoivent une rémunération totale 5% plus élevée que leurs équivalents masculins et 3% en Russie.
Pour les autres pays, les femmes perçoivent une rémunération 18% moins élevée en Lituanie, suivi par la Roumanie (-14%), la Hongrie (-13%), la Serbie (-12%), la Slovaquie (-11%), la Pologne (-10%) et enfin, la République Tchèque et l'Ukraine (-5%).
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Romain Bureau conclut « Il est intéressant de voir que les écarts salariaux se creusent lorsque l'on passe d'un rôle de Cadre Supérieur à celui de Cadre Dirigeant. Compte tenu de l'importance que l'Union Européenne et que les Etats semblent accorder à l'égalité professionnelle et à la valeur ajoutée des femmes au sein des organisations, il serait judicieux pour les entreprises de s'assurer que tout est mis en œuvre pour favoriser la diversité en leur sein ; cette logique d'équité en matière de carrières est déterminante pour parvenir à une égalité salariale digne de ce nom.»