Ne laissons pas une personne qui a bu reprendre le volant Article lu 13939 fois, depuis sa publication le 15/12/2009 à 09:15:00 (longueur : 4452 caractères)
Au moment où la pente vertueuse de la diminution des accidents mortels sur nos routes semble se heurter à des obstacles imprévus, au point de compromettre l’objectif de passer sous la barre des 3 000 tués d’ici 2012, comme voulu par le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, les efforts des pouvoirs publics se multiplient pour ramener les usagers de la route sur le bon chemin.
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Ainsi, Jean-Louis Borloo, Dominique Bussereau et Michèle Merli, respectivement ministre, secrétaire d’Etat et déléguée interministérielle à la sécurité routière ont présenté le 9 décembre une nouvelle campagne de prévention grand public, pour combattre de fléau de l’alcool au volant.
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Depuis 2006, l’alcool est la première cause de mortalité sur les routes, devant les excès de vitesse, qui grâce aux radars et à la peur de gendarme ont sensiblement régressé.
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Ainsi, dimanche dernier, en début d’après-midi, sur l’autoroute A6 en direction de Paris, une file de voiture qui frisait au minimum le 140 Km/h sur la voie de gauche a subitement ralenti à la hauteur de deux policiers arrêtés sur leurs grosses motos, en bordure de la route. La « peur du gendarme » les a fait rentrer dans le droit chemin.
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Malheureusement, le conducteur imbibé d’alcool n’est détectable, sauf contrôle inopiné, qu’après une infraction, où pire encore, après l’accident.
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Pour la seule année 2008, on dénombre 6 256 accidents corporels, dont 878 mortels, impliquant un conducteur avec un taux d’alcool positif.
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Les jeunes sont les premières victimes des accidents de la route, sur les 19 tués chaque semaine parmi les 18 à 24 ans, près de 8 perdent la vie dans un accident lié à un abus d’alcool et ce plus particulièrement la nuit et en fin de semaine.
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Dans les accidents mortels liés à l’alcool, les conducteurs impliqués présentent, dans un cas sur deux, un taux, alcoolémie supérieure à 1,5 g/l qui fait qu’ils ne pouvaient pas ignorer leur état.
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La campagne « Ne laissons pas une personne qui a bu reprendre le volant » ne s’adresse pas aux conducteurs mais à leur entourage.
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Il ne faut pas laisser une personne reprendre le volant si vous pensez qu’elle court un danger et qu’elle en fait courir à d’autres, ses passagers et aux autres usagers de la route qu’elle va croiser.
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Il faut trouver le courage et les mots pour l’empêcher de conduire, car la sécurité au volant doit être l’affaire de tous.
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Pour cette raison, la campagne en cours est ciblée sur la responsabilité collective en s’appuyant sur un film TV de trente secondes, des spots radios et un site web interactif qui alertent sur les dangers liés à l’alcool.
Le site internet (http://www.securite-routiere.gouv.fr) recense les principales informations destinées à convaincre un conducteur de ne pas reprendre la route après avoir bu et de lui proposer des solutions alternatives, comme l’héberger, ou appeler un taxi, voire de le ramener ou de le faire ramener chez lui par quelqu'un qui n'a pas bu.
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William Lowenstein, médecin des hôpitaux de Paris, spécialiste des addictions, explique « Pour certains, ce sera plutôt le côté « cocooning » qui sera nécessaire. « Ne t'inquiète pas, je t'aime quand même, je m'occupe de toi ». Pour d'autres, ce sera un interventionnisme un peu plus sec. Parfois l'ivresse ou l'abus d'alcool sont si élevés, que c'est dans l'action et non pas dans l'échange que, peut-être, se trouvera la solution. La solution sera de prendre les clés, prendre le volant soi-même ou forcer la personne à monter dans un taxi… Ça, chacun va le développer dans certaines situations, en tout cas, se donner toujours l'objectif d'éviter la prise de volant que ce soit en passant par l'émotionnel ou l'interventionnisme. »
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A Bayonne, un soir d'anniversaire de mariage, Anne-Marie, 77 ans, a convaincu son fils de lui laisser prendre le volant « Je pense que c'est mon calme et le fait que je ne l'ai pas agressé, que je ne lui ai fait aucun reproche. Je pense que c'est là qu'il a accepté, parce que je lui ai donné le choix. »
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Enfin, 500 000 éthylotests accompagnés de dépliants informatifs sur les risques de l’alcool seront distribués aux alentours des fêtes de fin d'année à un certain nombre de péages importants d’autoroutes (vers l'est et le sud-est : les Eprunes (A5), Fleury-en-Bière (A6), Vienne (A7), La Barque (A8), Cluses (A40) et Saint-Quentin-Fallavier (A43), vers l'ouest et le sud-ouest : Saint-Arnoult-en-Yvelines (A11))
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