Des algues toxiques se multiplient sur les littoraux du monde entier
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Toutes les régions du monde sont touchées par la prolifération des algues toxiques, identifiées pour la première fois dans les années soixante-dix.
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Les pollutions ont augmenté de manière importante dans les années quatre-vingt-dix, avant de se stabiliser dans les années deux mille, mais on en reparle depuis 5 ans.
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On pense que ce sont les eaux de ballast des navires qui ont propagé les algues toxiques sur tout le globe.
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Les scientifiques s’inquiètent maintenant de l’impact du réchauffement climatique, qui peut favoriser la migration des algues habituées aux eaux tropicales vers celles des pays tempérés.
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Les Etats-Unis et le Canada sont davantage concernés par des algues produisant des toxines paralysantes et amnésiantes, qui peuvent produire des intoxications graves, parfois mortelles, tandis que les toxines diarrhéiques dominent en Europe.
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Dans le cas de la France des algues produisant des toxines paralysantes ou amnésiantes ont également été repérés ponctuellement, mais sans provoquer d’intoxication mortelle.
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Certaines algues produisent des substances toxiques qui se dispersent dans l’air, provoquant des troubles respiratoires, motivant la fermeture préventive de plages en France, en Espagne et en Italie.
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La pollution locale est un facteur aggravant comme l’afflux d’azote et de phosphore venu des villes et des exploitations agricoles.
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Face aux risques sanitaires qui en découlent, un système rigoureux de contrôle de la qualité de l’eau des coquillages a été mis en place en France, premier pays conchylicole européen, devant l’Espagne, en sachant que les coquillages, en filtrant l’eau de mer, concentrent les polluants.
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Trois types de contaminants s’y accumulent, les résidus chimiques, les polluants microbiologiques provenant des stations d’épurations et les activités agricoles, auxquels viennent s’ajouter les toxines produites par des algues.
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Cette situation est suivie en France par le réseau de surveillance du phytoplancton et des phycotoxines créé par l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, l’Ifremer, en 1984.
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Chaque année, des interdictions de vente d’huîtres et de moules sont prononcées, au grand dam des ostréiculteurs du bassin d’Arcachon, régulièrement touchés.
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Les tests biologiques, qui consistent à injecter des extraits de glandes digestives de coquillage à des souris, aboutissent en cas d’intoxication, à la mort des animaux en vingt-quatre heures , ce qui justifie une interdiction de commercialisation des produits testés.
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Cette interdiction ne peut être levée avant un test négatif.
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La fiabilité de ce test, adopté par la Communauté européenne, est contesté par les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon, qui réclame son remplacement.
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Pour le chef de l’unité caractérisation des toxines à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, l’Afssa, « nous sommes en présence, d’une toxicité que nous ne comprenons pas » tout en ajoutant « quelque chose agit sur l’animal, mais on ne trouve pas de phytoplancton toxique dans le milieu, ni de toxines connues lors des tests d’investigation chimique ».
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Le président du Comité national de la conchyliculture en conclut « que l’on ne peut plus se baser sur le seul test biologique. »
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Le nouveau ministre de l’Agriculture et de la Mer, Bruno Le Maire, est déterminé à mettre en place avant la fin de l’année, un test alternatif, capable d’apporter davantage de précision, tout en étant obligé de se tourner vers l’Europe.
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L’Autorité européenne de sécurité sanitaire, l'AFSA, travaille sur le sujet, mais pour l’instant les tests chimiques validés, ne sont pas suffisants pour atteindre un niveau de sécurité sanitaire équivalent aux tests biologiques.
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En effet, les test chimiques se limitent à la recherche de substances connues.
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Le temps presse car nous entrons dans la période de forte consommation des fruits de mer, alors que la production d’huîtres françaises, dont il ne faut pas ternir la réputation se place, avec plus de 135 000 tonnes par an produites, au premier rang européen .
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Il ne faut pas non plus inquiéter les Français, qui consomment 2 Kg d’huîtres fraîches par an.