Evolution du secourisme français Article lu 13356 fois, depuis sa publication le 02/09/2010 à 08:00:00 (longueur : 5906 caractères)
L’Académie nationale de médecine traite du secourisme comme d’une cause nationale pour conclure dans un rapport qu’elle vient de transmettre au Premier ministre , en suggérant que des objectifs forts devraient être ciblés comme, former un Français sur deux aux premiers secours et un Français sur vingt aux premiers secours en équipe.
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Les premiers secours représentent l’ensemble des techniques d’aide apporté aux personnes victimes d’un accident, d’une catastrophe ou de tout autre problème compromettant à court terme leur état de santé.
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Les premiers secours sont le maillon initial en amont de la chaine de secours, jusqu’à la prise en charge par des services spécialisés.
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Ils permettent d’apporter une réponse efficace devant un danger vital et ont comme objectif d’en minimiser les conséquences, tout en assurant la survie des personnes en leur prodiguant les premiers soins d’urgence.
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Le terme « premier secours » recouvre diverses techniques allant de l’aide médicale d’urgence dispensée aux blessés et malades par une personne qui n’est pas nécessairement médecin, lorsque sa vie est menacée à la suite un accident, par une maladie ou un malaise, jusqu’à la prise en charge par des professionnels de santé, éventuellement au sein d’un hôpital.
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Les techniques de premier secours font également appel aux techniques de sauvetage à l’occasion d’un accident au cours d’un transport, dans un immeuble en feu, dans un bâtiment écroulé, à la montagne ou en mer.
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Il ressort de cette description, nécessairement sommaire, que les premiers secours dépendent à la fois des secours publics, dont l’importance dépend des infrastructures du pays dans lequel on se trouve et des personnes formées aux gestes qui sauvent.
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Il ressort du rapport que le secourisme en France, surtout son volet bénévole, n’est pas assez développé et soutenu, selon le médecin-général Henri Julien, l’ancien patron des médecins de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, vice-président de la Société française de médecine de catastrophe et auteur d’une enquête qui a donné naissance à ce rapport.
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Selon une étude de la Croix-Rouge, seulement 40% des Français étaient formés aux premiers secours en 2009, autrement dit à des gestes qui peuvent être déterminants pour la survie d’une personne victime d’un malaise ou d’un accident.
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Dans les pays germaniques et nordiques, la formation est beaucoup plus étendue, 80% en Autriche et en Allemagne, 75% en Islande et 95% en Norvège.
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Par contre, si la France ne promeut pas assez la forme bénévole du secourisme, c’est peut-être parce que l’on y compte trop sur la prise en charge des urgences par son maillage de sapeurs- pompiers et de Samu, réputé excellent, avec des temps d’intervention inférieur en moyenne à treize minutes.
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Le Docteur Henri Julien suggère dans son rapport la mise en place d’une structure forte, dotée d’une mission de suivi numérique de qualité, de recherche théorique et pédagogique capable d’assurer le support et la promotion du secourisme en France.
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Il pense que seule une action forte du gouvernement peut dynamiser le secourisme, qui est un accès au sens civique, une préparation aux risques de la vie et aux premiers secours et une étape incontournable de la chaine de secours et de soins d’urgence.
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Le rapport comporte, indépendamment de la proposition d’une réforme de la structure du secourisme bénévole, un certain nombre de propositions, à commencer par la dépénalisation des gestes de premier secours, comme cela se fait dans d’autres pays.
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La crainte de se voir poursuivi en justice en cas de gestes de premiers secours inappropriés est un frein à leur mise en œuvre et bon nombre de secouristes bénévoles préfèrent attendre l’arrivée des secours publics, plutôt que d’intervenir sur le champ.
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Le rapport suggère de faire bénéficier les secouristes bénévoles d’une large immunité sur les éventuels préjudices qui pourraient résulter de leur action.
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Leur responsabilité tant civile que pénale ne devrait pouvoir être mise en cause qu’en cas de faute intentionnelle ou lourde.
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Une autre proposition consiste à permettre, cette fois-ci aux secouristes professionnels , en l’absence d’un médecin, de pouvoir utiliser quelques médicaments ou des matériels de secours dont l’usage leur est interdit aujourd’hui.
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Il s’agit plus particulièrement, côté médicaments de l’adrénaline injectable en cas de choc anaphylactique, de la trinitrine en spray pour les douleurs coronariennes ou la Ventoline contre les crises d’asthme aigué.
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Côté matériel, il s’agirait pour eux de pouvoir se servir, avant l’arrivée d’un médecin, des appareils automatisés de mesure de la glycémie ou encore des dispositifs de maintien de la liberté des voies aériennes pour une ventilation assistée.
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Il s’agit en outre de revoir la structure administrative du secourisme bénévole qui dilue les responsabilités et freine son dynamisme, parce que réparti entre de nombreux ministères.
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Enfin, il reste l’important problème de la formation qui devrait faire l’objet d’un « parcours secouriste citoyen » qui regrouperait les différentes phases de formation depuis l’école, la journée d’appel à la préparation de la défense, en passant par le permis de conduire et le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateurs, le BAFA, qui devraient toutes comporter un volet secourisme.
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En fait, il faut distinguer deux niveaux de formation, les formations de base aux premiers secours qui sont des formations courtes permettant d’assimiler la conduite à tenir dans le cas d’un évènement imprévu, pouvant mettre en danger la vie d’une personne et la formation destinée à permettre à une personne d’intervenir en équipe.
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Il s’agit de la formation aux prompts secours destinées à permettre à une équipe d’intervenir avec du matériel sur un malaise ou un accident, sans l’administration de médicaments, ni de gestes invasifs.
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