La sécurité alimentaire d’aujourd’hui et de demain Article lu 16758 fois, depuis sa publication le 19/11/2009 à 09:00:00 (longueur : 4450 caractères)
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO , a réuni à Rome, où se situe son siège, près de 300 universitaires, chercheurs ou responsables d’organisations non gouvernementales à l’occasion d’un forum d’experts de haut niveau intitulé « Comment nourrir le monde en 2050.
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La même semaine, la FAO a organisé la Journée mondiale de l’alimentation, sur le thème de la « sécurité alimentaire en temps de crise » au moment où la barre du milliard de personnes souffrant de la faim vient d’être franchie, alors que la sécurité alimentaire se pose dès à présent.
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Ce phénomène devrait s’aggraver, notamment à cause de l’augmentation démographique qui, selon les projections de l’ONU, devrait faire passer progressivement le nombre de bouches à nourrir de 6,8 milliards aujourd’hui, à 9,1 milliards en 2050.
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Cependant, nous n’en sommes pas là et le problème urgent qui se présente à nous est de faire en sorte que le milliard d’habitants, soit 15% de la population mondiale, puisse manger maintenant à sa faim.
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Malheureusement pour ceux qui souffrent aujourd’hui de sous-nutrition, il a toujours été plus facile de faire des projections sur le long terme, que d’agir sur les problèmes du moment, qui exigent des réponses immédiates et non pas de savants discours.
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Ainsi, une étude prospective réalisée conjointement par l’Institut national de la recherche agronomique, l’INRA, et le Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement, le CIRAD, estime que la planète serait capable de nourrir tous ses habitants en 2050, soit un tiers de plus par rapport à aujourd’hui, sans mettre en péril l’équilibre environnemental.
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Pour atteindre cet objectif il faut, selon cette étude, associer une réduction des gaspillages avec une rupture des habitudes de consommation, alors pourquoi ne pas commencer aujourd’hui, puisque la recette est connue.
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On sait que l’évolution des comportements alimentaires aura un impact sur les besoins futurs en matières premières agricoles et si le blé, le riz et le maïs, avec d’autre céréales, restent la principale composante des régimes alimentaires, la consommation de viande est passée en moins de 40 ans, de 25 à 38 kg par personne.
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Ce phénomène a démarré d’abord dans les pays développés, pour atteindre aujourd’hui la Chine et certains pays d’Amérique du Sud.
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Ces conversions à des régimes carnés accroissent les besoins en matières premières agricoles en sachant qu’il faut 4 calories végétales pour produire 1 calorie animale dans le porc et 11 calories végétales pour le bœuf ou le mouton.
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Cette tendance ne peut s’inverser que par la pratique de prix élevés.
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La FAO estime qu’il faudra augmenter de 70% la production agricole de la planète pour répondre en 2050, aux besoins alimentaires de tous les habitants, en améliorant les rendements des productions et en accroissant les surfaces cultivées.
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Cette estimation ne prend pas en compte, les terres agricoles consacrées aux cultures à transformer en agro carburant.
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Aujourd’hui, environ 10% seulement des terres sont cultivées, soit environ 1,5 milliard d’hectares, alors que 2,7 milliards d’hectares pourraient, tout au moins théoriquement, l’être en plus.
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Cependant, une éventuelle augmentation des surfaces cultivables doit être abordée avec précaution, car il s’agit de surfaces qui se situent surtout en Amérique latine et en Afrique subsaharienne où elles remplissent d'importantes fonctions écologiques.
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Pour cette raison, la FAO préfère miser sur une intensification des modes de production, qui devrait permettre de couvrir 90% des nouveaux besoins, même si cela ne prend pas aujourd’hui le chemin, dans la mesure où les rendements diminuent.
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Selon la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde, la Farm, les écarts de rendement sont très importants entre les régions du monde, en fonction de la gestion de l’eau et de l’application plus ou moins poussée des nouvelles technologies et sous l’amélioration génétique.
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L’alimentation des populations repose pour certains sur la croissance des échanges dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce, l’OMC, tandis que d’autres préconisent la souveraineté alimentaire d’un pays ou d’une région, en poussant à développer des cultures vivrières plutôt qu’exportatrices.
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En fait, il faut une combinaison des deux et l’on aura toujours besoin d’échanges entre les régions.
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