Fort appel aux biotechnologies au Brésil
Article lu 13435 fois, depuis sa publication le 02/07/2010 à 10:30:00 (longueur : 3525 caractères)
Les cultures OGM ont pris leur envol au Brésil il y a quinze ans, avec le soja et depuis, avec le maïs et le coton.
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Un centre de recherches, situé dans l’Etat de Sao Paulo, qui abrite quelques 350 chercheurs, est dédié depuis 2088 aux seuls recherches sur la culture de la canne à sucre, dans des serres ou déjà dans des champs expérimentaux où l’on a fait le pari des biotechnologies pour obtenir des plantes OGM offrant une plus grande résistance à la sécheresse, voire un meilleur rendement en sucre.
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L’objectif est de les mettre sur le marché en 2017.
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En 2008, la culture des OGM arrivait au Brésil, avec 15,8 millions d’hectares cultivés, au troisième rang mondial, après les Etats-Unis avec 62,5 millions d’hectares et derrière l’Argentine avec 19,1 millions d’hectares.
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Dans l’Etat du Panama, près de 70% du soja récolté est transgénique et plus de la moitié du maïs.
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Les autorisations de cultures OGM sont délivrées et placées sous le contrôle d’entreprises parapubliques brésiliennes, après de multiples étapes de contrôle, avant leur certification qui, selon les exploitants, apportent les garanties nécessaires.
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Les agriculteurs qui les cultivent déclarent y voir uniquement des avantages, en leur permettant notamment de déverser moins de pesticides que sur des cultures conventionnelles, mais aussi dans une plus grande libéré dans le choix de dates des semences.
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La directrice du Comité d’information sur les biotechnologies, le CIS , en commentant l’avis d’un exploitant, selon lequel une quinzaine d’année de recul est suffisant en matière de sécurité sanitaires, déclare qu’il faut bien comprendre que les gènes utilisés sont déjà dans notre alimentation, ce qui peut s’interpréter comme une approbation.
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L’avantage des cultures sur une grande échelle permet d’en mesurer les inconvénients, comme par exemple le risque de dissémination à d’autres plantes du gène résistant aux herbicides, qui s’est transmis aux mauvaises herbes et qui, de ce fait y résistent à leur tour.
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Ce phénomène touche d'ors et déjà des cultures au Brésil, mais pose un véritable problème chez leurs voisins argentins, avec la dispersion sur quelque 10 000 hectares de cultures de soja, d’une mauvaise herbe résistante aux herbicides.
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Pour éviter de créer des résistances, les professionnels recommandent de faire des rotations de cultures et de maintenir 10% de la surface cultivée en plantes conventionnelles.
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Dans un autre Etat brésilien le Matto Grosso, le plus important producteur de soja du pays, la ruée sur les transgéniques marque le pas, car le rendement des cultures OGM n’est pas celui espéré et il n’est pas prévu depuis, de basculer dans le tout OGM.
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Cependant, l’enjeu économique est de taille dans un pays comme le Brésil, qui est l’un des deniers grands pays au monde à disposer encore de dizaines de millions d’hectares disponibles pour l’agriculture.
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Toutefois, il n’est plus certain qu’une majeure partie des terres disponible puisse être, en définitive, consacrée aux cultures OGM, comme le préconisent certains industriels, alors que des experts sont plus prudents.
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La décision est de mettre, en fin de compte, entre les mains des consommateurs qui sont peu sensibles aux considérations scientifiques des produits bon marchés et de bonne qualité.
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Les exportateurs brésiliens regardent attentivement ce qui se passe dans l’Union européenne, qui a du mal à se convenir aux OGM, sans parles des pays membres, comme la France, où la culture des OGM reste interdite.