La capitale victime numéro 1 du réchauffement climatique

Selon une communication du Conseil supérieur de la météorologie, présentée lors d’un colloque international sur le climat en novembre à la Cité des sciences à Paris, les températures grimpent de façon alarmante dans la capitale, exposée de ce fait au cours des années à venir, à des canicules similaires à celles de 2003.
#
Cette communication est basée sur les températures en Ile de France de 1676 à 2008, à partir de données remontant à Louis XIV.
#
Lorsque l’on étudie les températures, des cycles alternatifs froids et chauds se sont produits du XVIIe au XIXe siècle, avec en alternance, au cours de chaque siècle, quatre périodes chaudes et quatre périodes froides, de l’ordre de 10 années chacune.
#
Au cours du Xxe siècle, on a connu une période froide de 1902 à 1928, suivie d’une période chaude de 1929 à 1950, puis une période plus fraîche de 1951 à 1987, dont l’hiver polaire de 1985.
#
La période chaude actuelle, qui dure depuis 1988, une des plus longues constatées depuis l’analyse des alternances du passé, aboutit à un réchauffement moyen de + 1 degré sur 20 ans, ce qui est considérable du point de vue climatique.
#
Rappelons que c’est au cours de cette période que nous avons connu la canicule mémorable de 2003.
#
Cependant en remontant à 1900, en y incluant les périodes froides survenues entre temps, la hausse moyenne de la température n’est que de 0,8 degré, ce qui ne change rien aux prévisions alarmistes de météorologistes.
#
Ce degré supplémentaire aura des conséquences sur la vie urbaine et se concrétisera selon les modèles numériques des météorologistes, par des moyennes mensuelles estivales en hausse de 2 à 3 degrés à Paris.
#
Cette remontée risque de déclencher de nouvelles périodes de canicules à Paris, du fait de sa structure urbaine, qui retient la chaleur, avec des températures nocturnes supérieures à 10 degrés par rapport à la périphérie.
#
Il y a canicule lorsque les températures nocturnes restent trop élevées par rapport aux températures diurnes, avec des effets sanitaires négatifs, que les organismes peineront à compenser, sans parler des conséquences d’une forte pollution locale à laquelle il faut s'attendre comme autre conséquence de l’élévation de la température.
#
Si ces hypothèses se vérifiaient, leurs conséquences devraient toucher, à terme, la conception des logements, de manière à protéger les habitants de la fournaise à venir, sauf à accepter de faire progressivement de Paris une ville musée, réservée aux seules touristes, après la fuite de ses habitants, touristes qui auront la sagesse de choisir des hôtels situés dans la périphérie, pour dormir au frais.
#
Un projet tente d’identifier actuellement, en s’appuyant sur les données de la canicule de 2003, les différents quartiers parisiens, avec leurs caractéristiques urbains et leurs réactions à la vague de chaleur.
#
On pourra ainsi déterminer les paramètres de construction susceptibles de protéger les habitants dans la fournaise annoncée, avec pour but d’élaborer une stratégie d’adaptation de la construction urbaine.
#
Il s’agira de construire des immeubles modernes, avec des matériaux nouveaux et non pas à passer à la climatisation à tout va, comme à New York où elle déclenche régulièrement des pannes de courant mémorables.
#
Par contre, les commerces, les services, les sièges des grandes entreprises, la restauration et les spectacles bénéficieront comme toujours de la climatisation, grâce à l’électricité fournie actuellement par nos centrales nucléaires.
#
Ne conseille-t-on pas aux personnes souffrant de la chaleur, de se rafraîchir pendant deux heures, chaque jour, dans un établissement climatisé.