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Des exigences accrues pour les forages pétroliers en eaux profondes Article lu 13398 fois, depuis sa publication le 21/10/2010 à 10:00:00 (longueur : 5116 caractères)
Les opérations d’exploration et d’exploitation de gisements d’hydrocarbures liquides ou gazeux, que ce soit sur terre ou en mer présente des risques d’éruption pas toujours maîtrisés, voire maitrisables, d’où l’importance de la disponibilité des moyens humains et matériels pouvant être mis en œuvre rapidement, pour reprendre le contrôle d’un gisement en éruption libre.
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C’est possible comme l’a montré Red Adair, le pompier volant qui en a fait, avec succès, en son temps, son métier et on a assisté, au Koweït à l’extinction rapide de centaines de puits de pétrole en feu, allumés à la fin de la première guerre du Golfe.
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En tout cas, il incombe au titulaire du permis d’exploration d’un puits en éruption de mettre en œuvre les moyens appropriés pour y mettre fin.
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Pour le moment, on ignore ce qui a conduit à l’explosion et à l’éruption libre du gisement exploité par British Petroleum ( BP) et pourquoi il a fallu de longues semaines pour en reprendre le contrôle, en sachant qu’il s’agissait d’un forage situé à 1500 mètres sous le niveau de la mer.
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Disons, pour le moment, que c’est une question entre 50 et 100 milliards de dollars, sur laquelle BP aura à s’expliquer devant la justice des Etats-Unis.
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En réaction à la catastrophe écologique qui se réalisait, aux yeux du monde dans le golfe du Mexique et dont son pays, mais aussi le Mexique étaient les victimes, le Président Etats-Unis, Barack Obama, a décrété, dès le mois de juillet, un moratoire sur l’octroi de permis de forages pétroliers en mer, jusqu’au 30 novembre 2010.
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Après annulation du moratoire par la justice, le moratoire a été limité aux forages en eau profonde et la Maison Blanche vient d’indiquer que la levée interviendrait dès la mise au point d’un dispositif réglementaire destiné à s’assurer que les compagnies pétrolières sont dotés de plans de secours pour lutter contre des fuites similaires à celles du puits BP.
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Le secrétaire d’Etat aux Affaires intérieures du gouvernement de Barack Obama a déclaré, en sachant que les intérêts vitaux de son pays sont en jeu :
« Nous avons décidé qu’il était désormais temps de lever la suspension des forages en eaux profondes pour les exploitants qui sont en mesure de se conformer aux exigences plus sévères que nous avons imposées ».
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Rappelons qu’à l’occasion de la catastrophe écologique en cours de développement dans le golfe du Mexique, il était reproché à l’administration américaine un certain laxisme en matière de contrôle du respect des mesures de sécurité sur les installations pétrolières, que les commentateurs expliquaient par l’imbrication qui pouvait exister entre intérêts pétroliers et politiques, du temps de l’administration précédente.
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Il est hautement probable que la nouvelle réglementation, une fois en place, sera respectée, en tout cas c’est ce qu’il faut espérer.
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Dans l’Union européenne, la position face aux forages pétroliers en eau profonde a fait des remous, avant d’évoluer, vers un abandon de l’idée d’un moratoire sur les forages en eaux profondes.
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Il faut savoir qu’en cas de problèmes sur un puits en mer du Nord, les possibilités d’intervention seraient, à cause de l’état habituel de la mer, autrement ment plus difficiles que dans la golfe du Mexique.
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Quant à une possible intervention sur de futures exploitations sous les glaces de l’Arctique, elle serait aléatoire, sinon quasi impossible, dans l’état actuel des techniques, durant la période hivernale, qui dure en gros 9 mois.
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Partisans à l’origine d’un moratoire dans l’attente des résultats de l’enquête sur les causes de la marée noire dans le golfe du Mexique, le commissaire à l’énergie européen, Guenter Oettinger, a admis que sa proposition initiale avait été remaniée sous la pression de certains de ses collègues.
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Selon une source proche de la Commission, c’est la vice-présidente de la Commission, Catherine Ashton, dont le pays exploite de nombreuses plateformes pétrolières en mer du Nord, il s’agit, on l’aura compris de l’Angleterre, qui a joué un rôle décisif dans la modification de la proposition du commissaire à l’énergie.
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La proposition remaniée préconise seulement de prévoir la possibilité de suspendre la délivrance des autorisations pour les nouveaux forages car les permis sont attribués par les Etats membres de l’Union européenne ce qui fait que celle-ci n’est pas en mesure d’imposer un moratoire, ce qui est une façon de botter en touche.
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Le moratoire a finalement été rejeté par les députés européens.
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Guenter Oettinger, a qui le moratoire « tient à cœur », a déclaré à cette occasion :
« Pour lancer une nouvelle plate-forme, il faudra garantir un niveau de sécurité élevé et démontrer la capacité de réparer les conséquences d’un accident. »
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Mais comme on ne peut pas l’imposer et que l’on cherchera les gisements d’hydrocarbures de plus en plus loin et de plus en plus profond, cela risque de rester un rêve pieux.
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