Le monde face à la croissance de l’élevage Article lu 17278 fois, depuis sa publication le 18/03/2010 à 09:15:00 (longueur : 4201 caractères)
Le rapport annuel de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture mondiale la FAO, une agence de l’ONU dont le siège est à Rome, publié le 18 février, traite de :
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La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture en mettant en cause l’essor de l’élevage, présenté comme une menace pour la planète.
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Le rapport constate la progression vertigineuse de la consommation mondiale d’aliments issus de l’élevage, viande, œufs et produits laitiers , en donnant pour exemple un Chinois qui consomme actuellement en moyenne 59,5 kg de viande par an, contre 13,7 kg en 1980.
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Dans les pays développés, si la croissance de la consommation se poursuit, elle s’est fortement tassée, en passant pour la viande, de 76,3 kg par personne en 1980, à 82,1 kg aujourd’hui.
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Pour la FAO, cette expansion ne va pas sans poser une multitude de défis résumés ainsi dans son rapport :
« La croissance rapide des secteurs de l’élevage a engendré des risques systémiques qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques pour les moyens de subsistances des populations, ainsi que pour la santé humaine et animale et pour l’environnement. »
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En effet, pour répondre à l’accroissement démographique, le nombre de bovins devrait passer de 1,5 milliard de têtes 2,6 milliards et celui des ovins de 1,7 milliard à 2,7 milliards de têtes, d’ici à 40 ans.
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Cependant, tout n’est pas négatif pour ce qui est de l’augmentation de la consommation de produits issus de l’élevage, qualifié d’abus dans le rapport de la FAO.
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Si cet « abus » peut favoriser l’obésité ou le développement de maladies cardio-vasculaires, la FAO admet que ces denrées sont une excellente source de protéines de haute qualité, de micronutriments essentiels comme la vitamine B et d’oligo-éléments cruciaux comme le fer ou le zinc, alors que 4 à 5 millions de personnes souffrent dans le monde de carence dans ce domaine.
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Côté des risques majeurs, la FAO les voit principalement dans trois domaines, l’économique, l’environnemental et le sanitaire.
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Au plan économique, il faut savoir que près d’un milliard de personnes vivent de l’élevage dans les pays en développement, alors que les petites exploitations qui survivent avec quelques volailles, porcs ou vaches risquent d’être remplacées par des exploitations monoproduits, pratiquant un élevage intensif à grande échelle.
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Une transition trop rapide risque d’avoir des implications sur la pauvreté et la sécurité alimentaire des populations en obligeant les petits exploitants à quitter le secteur.
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La FAO appelle les états à intégrer des exploitants à des coopératives, pour leur permettre de valoriser leur production et maintenir leur activité.
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Autre risque majeur, le coût environnemental engendré par ces nouvelles habitudes alimentaires.
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Il suffit de savoir que l’élevage est responsable aujourd'hui de 18% des émissions totales de gaz à effet de serre, est à l’origine de 8% de la consommation d’eau, tout en occupant 80% des surfaces agricoles, en comptant les pâturages et la culture de produits d’alimentation pour les animaux.
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Dans ce domaine, il est possible de réaliser d’importantes économies par des gains de productivité et en évitant des surconsommations de ressources, en particulier en terres agricoles.
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Cependant, le défi majeur est celui de la santé publique, en sachant, comme le rappelle la FAO, que 75% des nouvelles maladies qui ont affecté les humains depuis dix ans sont causées par des infections pathogènes provenant d’animaux ou de produits d’origine animale.
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C’est le résultat des nouvelles implantations d’exploitations intensives dans les pays en voie de développement, à proximité des centres urbains, pour être le plus près possible des consommateurs, qui sont des conditions propices à la propagation des maladies de l’animal à l’homme.
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A cela s’ajoutent les imperfections des systèmes publics de contrôle sanitaires des aliments sur des marchés informels.
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La FAO conclut, tant pour maîtriser les risques économiques, environnementaux que sanitaires, à la nécessité d’une action à tous les niveaux, du local en passant par le régional et le national, jusqu’à l’internationale.
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