Point sur le développement des soins palliatifs

La ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, vient de présenter au Conseil des ministres un rapport sur l’état d’avancement du programme national de développement des soins palliatifs.
#
Rappelons que les soins palliatifs ont pour objet de soulager la douleur physique et morale des malades en fin de vie.
#
Ils ont pour objet d’améliorer la qualité de fin de vie des malades, par une prise en charge approprié, en préservant la dignité de la personne, par l’accompagnement des difficultés psychologiques du malade et de sa famille, tout en prenant en compte les aspects religieux, spirituels et sociaux.
#
Les soins palliatifs peuvent s’exercer à domicile, en institution ou dans des services hospitalier spécialisés et ils nécessitent l’intervention d’équipes de soignants, voire de bénévoles, formés à cette discipline récente.
#
Dans ce domaine, on n'est parti de rien.
#
En effet, la prise en charge des malades en fin de vie était totalement négligée dans notre pays, jusqu’au moment où quelques affaires retentissantes d’euthanasie et de suicides assistés ont défrayé la chronique et ont posé le problème de leur légalisation, ce qu’il fallait, dans l’état de la pensée dominante éviter à tout prix.
#
Dans un rapport demandé pour cette raison au député Jean Leonetti, celui-ci s’est prononcé clairement contre la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, tout en préconisant le développement de l’offre de soins palliatifs, qui n’étaient pratiquement pas pratiqué à l’époque dans notre pays.
#
En prolongation de ce rapport, le législateur a apporté quelques modifications au Code de déontologie médicale, pour tenter de clarifier ce qui était possible de faire face à un malade en fin de vie, sans risques de tomber sous le coup du Code pénal qui assimile l’euthanasie active et l’assistance au suicide au crime d’homicide.
#
L’offre de soins palliatifs doit se présenter comme une mesure de prévention contre des tentatives de suicide et des demandes d’assistance au suicide formulées par des malades en détresse et auquel les soignants et leur entourage ne peuvent pas répondre sans enfreindre la loi.
#
Le rapport Leonetti a donné lieu au lancement d’un programme national de développement des soins palliatifs, dont Roselyne Bachelot vient de faire, le point.
#
Lancé en juin 2008 avec un budget de 230 millions d’euros, ce programme a notamment pour objectif le doublement des capacités de prise en charge des malades en fin de vie, en soins palliatifs, d’ici 2012.
#
Notons que la notion de doublement n’a pas de signification, dans la mesure où le rapport ministériel ne mentionne pas le nombre de places en soins palliatifs disponibles avant le lancement du programme.
#
Le rapport signale la diffusion d’une convention type pour favoriser l’intervention des équipes mobiles de soins palliatifs dans les établissements médico-sociaux, tandis qu’une expérimentation était lancée dans les établissements pour personnes âgées afin de généraliser, à terme, une permanence infirmière de nuit dans toutes les maisons de retraites, pour en assurer le suivi.
#
Une formation aux soins palliatifs sera également proposée d’ici la fin de l’année aux aidants familiaux pour les former aux gestes qu’ils sont amèner à réaliser dans le cadre des soins à domicile.
#
Le volet formation et recherche du programme repose sur la création d’une filière universitaire de médecine palliative, qui s’est concrétisé par la nomination, en 2010, de plusieurs professeurs associés et par le renforcement de la formation des futurs médecins aux soins palliatifs et à l’éthique.
#
En 2010 s’est également structurée l’expérimentation de « maisons d’accompagnement » avec l’élaboration d’un cahier des charges, privilégiant avant tout une approche humaine, centrée sur le bien être des malades.
#
Pour conclure, Roselyne Bachelot a annoncé la modification du code de déontologie médicale pour préciser, d’une part la procédure collégial encadrant les décisions d’arrêt des traitements en fin de vie et, d’autre part, les modifications de mise en œuvre de la sédation palliative sur les personnes ne pouvant pas exprimer leur souffrance.
#
Par contre, il n’est pas question, pour le moment, d’introduire, à titre d’exemption, ces dispositions dans le Code Pénal.
#
En lisant le rapport, présenté par Roselyne Bachelot, on a l’impression que beaucoup - pour ne pas dire tout - reste à faire et que le jour où l’on pourra offrir une place en soins palliatifs à toute personne en fin de vie, qui en aurait besoin, n’est pas en vue !