La vague de froid ne remet pas en cause le réchauffement climatique

Après le deuxième automne le plus chaud depuis 1900, trois vagues de froid se sont abattues sur la France, d’abord à la mi-décembre, puis en janvier et maintenant en février.
#
Pendant que les Français avaient froid et rencontraient des difficultés à se déplacer à cause des chutes de neige, il était tentant, pour beaucoup de se demander si le réchauffement climatique était une réalité ou une vue de l’esprit des experts, fait pour nous inquiéter.
#
Or, ces deux vagues de froid successives procédèrent, selon les météorologues de l’installation d’un anticyclone apportant de l’air froid en provenance de l’Arctique, un scénario relativement classique en cette saison.
#
Même si localement la température affichée sur des thermomètres étaient parfois impressionnante, des -20,6° C en région parisienne, et des -23°C dans la Haute Marne, les -6 °enregistrés une nuit à Paris n’avaient rien d’exceptionnel par rapport au -14° en 1985 ou du -24° en 1879.
#
Il a fallu s’habituer pendant quelques jours, principe de précaution oblige, à l’alerte à la neige et au verglas, concernant des dizaines de départements et parfois la quasi-intégralité du territoire métropolitain.
#
Actuellement, la moyenne des températures la nuit est plutôt de 0° à -10° C l’hiver, contre -25° en 1963 et en 1985, où la Seine avait gelée.
#
Par contre les chutes de neige en plaine sont plus exceptionnelles et elles peuvent, selon leur localisation, considérablement accentuer le froid.
#
Certes, après deux saisons hivernales relativement clémentes, l’arrivée successives de ces deux vagues de froid à de quoi surprendre.
#
Et encore, l’hiver n’est pas fini, il faut rappeler à ceux qui ne l’ont pas connu , que la période de grand froid de 1963, s’est étalée sur trois mois.
#
Cependant, cet épisode hivernal ne change rien à la question du réchauffement climatique qui nous préoccupe car, pour le directeur de l’Institut Simon-Laplace, une fédération de six laboratoires de recherche impliquée dans les sciences de la planète et de l’environnement :
« Il est normal qu’il fasse froid en hiver, car lorsque l’on parle d’un climat plus chaud, cela signifie des séquences de chaleur plus fréquentes, mais il y aura toujours du froid. »
#
Lorsque l’on parle de réchauffement climatique, on parle de moyennes, ainsi une hausse moyenne de 2°C comme celle qui devrait devenir l’objectif d’un futur accord international sur le climat, recouvre des situations extrêmes.
#
Actuellement, en Australie où c’est l’été, on vient d’enregistrer des températures supérieures à 40 ° C.
#
On peut même penser qu’un climat plus chaud et plus humide pourrait entraîner des chutes de neige plus abondantes.
#
Ainsi, on a déjà pu assister à New York, habitué aux variations climatiques extrêmes, à des tempêtes de neige qui paralysent en Avril, toute circulation et bloquent le trafic sur les aérodromes durant des heures.
#
Les météorologues ont raison d’affirmer que la vague de froid de cet hiver, qui n’a rien d’exceptionnelle, ne remet pas en cause le réchauffement climatique.