Le goût vin sous influence climatique

Les viticulteurs savent, pour faire du bon vin, la maturité du cépage cultivé doit être en phase avec les conditions climatiques locales.
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Cette année, les vendanges dans le bordelais ont commencé plus tôt qu’en 2008, parce que l’année 2009 a été globalement plus chaude que la précédente et que le cycle végétatif de la vigne dépend de la température.
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Ce phénomène n’est pas nouveau et force est de constater que depuis 50 ans, les dates de vendange commencent de plus en plus tôt.
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Selon les travaux de 2002 d’un œnologue rhodanien, Bernard Ganichot, la période des vendanges a avancé d’environ un mois entre 1945 et 2000, aussi bien dans le Médoc que dans les Côtes du Rhône.
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Pour l’évolution de la vigne, plusieurs études révèlent une précocité des différents stades du cycle végétatif.
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Ainsi, dans le Bordelais, les premières pointes vertes, le débourrement, sortent quinze jours plus tôt en moyenne que dans les années soixante-dix et la floraison suivent la même tendance.
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Ill en est de même dans d’autres régions viticoles, comme en Alsace où les dates de véraison, quand le raisin change de couleur, a avancé de trois semaines sur trente ans.
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La fenêtre idéale de maturité se situe entre le 10 septembre et le 10 octobre et si la tendance actuelle se poursuit, la maturation du raisin risque de se dérouler au plus chaud de l’été et l'on aboutirait, selon les viticulteurs, à produire des vins déséquilibrés et peu expressifs.
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Selon un chercheur de l’Institut des sciences de la vigne et du vin, la conséquence possible du réchauffement climatique, c’est trop de sucre, des degrés d’alcool plus importants, une richesse aromatique moindre et des rendements plus faibles.
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On a constaté en Gironde que la température moyenne a augmenté de 1,2 degré depuis les années quatre vingt , ce qui correspond à l’augmentation constatée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC.
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Or, selon ces mêmes experts, le réchauffement va se poursuivre, avec une augmentation de 1,8 à 6 degrés d’ici 2100.
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Les vignobles ne seront pas épargnés et il faut s’y préparer.
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Les solutions sont multiples, à commencer par la modification des pratiques culturales pour rallonger le cycle de la vigne, immédiatement à la porté de tout viticulteur :

- moins d’effeuillage des plantes,

- plus d’enherbement,

- des orientations et des emplacements des vignes moins exposés au soleil,

- des vignobles moins denses.
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Des études sont en cours dans différents laboratoires pour trouver d’autres solutions, plus efficaces, constant à planter des porte-greffes ou des variétés de cépages, sélectionnées pour une plus grande résistance à la sécheresse.
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Si la sécheresse se confirme, il faudra planter de nouveaux cépages plus tardifs, à la place de ceux connus aujourd’hui en sachant que dans cinquante ans les encépagements seront très différents.
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En Californie du Nord, des pieds de vigne sont plantés dans des cuvettes et bénéficient d’une arrivée d’eau au goutte à goutte.
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Il faut aussi s’attendre à ce que les vins aient des typicités et des goûts différents de ceux d’aujourd’hui, en sachant que les consommateurs de demain ne seront pas les mêmes de ceux d’ aujourd’hui.
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Les viticulteurs restent dans leur ensemble optimistes et si certains modifient à titre expérimental une partie des leurs encépagements, ils pensent que la vigne a fait ses preuves en matière d’adaptation climatique depuis des centaines d’années et que les viticulteurs y ont adapté leurs pratiques et savoir faire.
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Et puis, les années chaudes ont presque toujours produit de grands millésimes.
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Il ne faut pas oublier que la diminution de la consommation de vin, qui remonte à une cinquantaine d'années, c’est faite au détriment des vins vendus en vrac , à la tireuse , en fonction de leur seul degrés d’alcool, sans indication de son origine.
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Les consommateurs sont très attachés à l’origine du vin qui leur est proposé, même s’il s’agit d’un vin de pays, qui doit avoir ses caractéristiques.
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Erik Kauf

Rédacteur en chef de RiskAssur-hebdo